Frère Médard

Frére Médard est le fondateur du FEC. Il l’a dirigé de 1925 à sa mort en 1988. Destin singulier entre deux Pâques (il naît et il meurt un jour de Pâques).

Voilà comment nos aînés le décrivaient : “Les sourcils ombrageux, la mâchoire forte, la chevelure rebelle et déjà grisonnante, le sourire engageant, le langage expressif.. il a suivi l’ascension de la Maison…”

Paysan de Hipsheim (67), retors et positif il adore la fréquentation des intellectuels et des idéalistes ; voué à la pauvreté, il brasse des millions au service des autres, théologien et mystique à ses heures, il ne peut se passer de la frénésie des affaires, ami de la nature, il est devenu citadin par vocation; cordial, affable, truculent, il connaît de saintes colères et d’autres, diablement habile à éveiller les enthousiasmes, à susciter les initiatives comme à les enterrer…

Il a su, par des efforts patients et audacieux, contre vents et marées, donner au FEC un essor matériel et une envergure spirituelle magnifiques. Il en a fait l’oeuvre de sa vie, au point que le prestige et le rayonnement de l’un et de l’autre se confondent…

Frère Médard a été fidèle à cette image, jusqu’au dernier instant. Peu atteint par le poids des années, il gardait sa Maison avec bienveillance, très attentif aux signes du temps et à l’esprit du FEC qu’il avait forgé grâce à son travail et à sa volonté de fer. Très attaché à sa congrégation, cet authentique fils de la terre alsacienne trouvait sa force dans sa foi et dans ses racines. Cet inquiet, toujours actif, n’a jamais eu peur ni de rien ni de personne.

“S’engager pour unir les hommes” était son mot d’ordre et il fit du FEC un carrefour international où les plus grands se rencontrèrent. Lire “les signes du temps” était une de ses préoccupations essentielles et avec les ICS (Intellectuels Chrétiens Sociaux) il se pencha depuis 1937 sur les questions du monde d’aujourd’hui. Sa voix en Alsace, en France et ailleurs était forte : elle bousculait les habitudes et les certitudes. Très soucieux du dialogue et des confrontations d’idées, il réunissait souvent ses étudiants pour provoquer la discussion.

Néanmoins, on ne peut parler de Frère Médard sans évoquer sa joie et son rire. S’il savait être sérieux et profond, il savait également se réjouir, pour preuve sa participation à toutes les manifestations estudiantines ! Frère Médard, que votre esprit reste parmi nous, pour nous inquiéter du monde, à la lumière de la conscience chrétienne et des autres sagesses, afin de comprendre et de lire les signes qui conduisent à la Vérité.

Bibliographie

  • L’Alsace fidèle à elle-même ?, Frère Médard, La nuée Bleue, Strasbourg, 1988.
  • Le FEC et les ICS, Daniel Francou, Philippe Meyer, ERCAL, Strasbourg, 1995.